Coroscanner
Principe du coroscanner
L’angioscanner des coronaires ou coroscanner est un examen de tomodensitométrie qui permet de visualiser plus particulièrement le cœur et les artères du cœur (artères coronaires) de manière non invasive.
Il repose sur le principe de la tomodensitmétrie à Rayon X et l’injection d’un produit de contraste iodé permettant de visualiser les vaisseaux.
Jusqu’à présent les scanners d’ancienne génération permettaient d’acquérir des images de bonne qualité pour les organes relativement immobiles mais pas pour le cœur dont la fréquence cardiaque évolue généralement entre 50 et 120 battements par minute au repos. Depuis quelques années, une nouvelle génération de scanner a vu le jour, avec une rapidité d’acquisition plus importante. Ces scanners sont actuellement appelés multi-barettes. Ils permettent d’acquérir des images du cœur « figé » et ainsi analyser de manière non invasive les artères coronaires.
Où réalise-t-on cet examen ?
Cet examen se pratique uniquement au Centre d’Imagerie sur le site de la Clinique Saint-Pierre qui possède un scanner puissant dédié à l’exploration cardio-vasculaire.
Déroulement de l’examen :
Le coroscanner est un examen d’imagerie réalisé en ambulatoire. Vous pouvez prendre vos médicaments habituels.
Avant l’examen, vous devez apporter les résultats d’analyse et les dossiers radiologiques prescrits pour cet examen.
Il est important de signaler :
- Si vous êtes enceinte ou susceptible de l’être pour que des précautions soient prises
- Si vous êtes allergique
- Si vous êtes diabétique et quels médicaments vous prenez pour votre diabète. Certains médicaments ne doivent pas être associés au produit de contraste
- Si vous avez une insuffisance rénale
- Si vous avez des troubles du rythme cardiaque
Il vous sera également demandé de retirer tous vos bijoux et objets métalliques.
Une fois déshabillé, vous serez installé allongé sur la table d’examen du coroscanner qui se déplacera au centre de l’anneau contenant le tube à rayons X.
Un manipulateur ponctionnera une veine pour poser une tubulure.
Afin de s’affranchir des mouvements du coeur qui est un organe relativement mobile (50 à 120 battements par minute), l’acquisition des images sera réalisée avec une synchronisation cardiaque grâce à un électrocardiogramme placé sur votre poitrine.
L’équipe qui se trouve en contact visuel et sonore avec vous, vous demandera de gonfler vos poumons et de bloquer votre respiration pendant une dizaine de secondes, la qualité des images obtenues en dépend.
Afin de permettre une acquisition d’images de bonne qualité, le rythme cardiaque ne devra pas être trop rapide ce qui imposera un rythme entre 50 et 70 battements par minute. Un manipulateur de radiologie viendra vous voir pour prendre votre pouls. Puis suivant votre rythme, le radiologue pourra vous prescrire un médicament de la classe des bêtabloquants de courte durée d’action permettant de ralentir le cœur au moment de l’acquisition des images. Ces bêtabloquants seront prescrits la veille (comprimé) ou une heure avant la réalisation de l’examen (par voie intra-veineuse).
La réalisation du scanner nécessitera l’injection d’un produit de contraste à base d’iode (de l’ordre de 50 à 90 cm3) par l’intermédiaire de la tubulure qui vous a été posée.
Cet examen est totalement non invasif et ne nécessite que la perfusion d’une veine et à aucun moment la ponction d’une artère, ce qui est le cas au cours de la réalisation d’une coronarographie.
Toujours afin d’obtenir des images de qualité, vous devrez rester totalement immobile et donc en apnée durant une dizaine de secondes.
Résultats
Une fois l’examen terminé, des reconstructions seront réalisées suivant les différentes phases du cycle cardiaque grâce à l’électrocardiogramme qui vous a été posé permettant de voir battre le cœur et d’analyser les artères coronaires. Sur une console dédiée au traitement d’images, le radiologue analysera ensuite l’ensemble des images (entre 1000 et 2000 images) et réalisera une reconstruction tridimensionnelle du cœur de manière à visualiser les artères coronaires sous tous les angles.
Chaque artère du cœur sera alors précisément analysée, son trajet étant suivi depuis l’origine (racine de l’aorte) jusqu’à sa partie la plus distale. Le médecin aura la possibilité de visualiser l’intérieur de l’artère coronaire à l’aide de logiciels de reconstructions et pourra également évaluer le degré de rétrécissement d’une artère ou sténose.
De plus, la pratique de ce scanner coronaire permettra de mesurer la fraction d’éjection du ventricule gauche, correspondant à la différence entre la systole (contraction du cœur) et la diastole (relâchement du cœur). Par ailleurs, toutes les structures anatomiques voisines du cœur pourront être analysées lors de la réalisation du coroscanner.
Après l’examen, vous veillerez à boire suffisamment d’eau, afin d’éliminer le produit de contraste. Le temps d’analyse étant relativement long (parfois plus d’une heure environ), le radiologue fera une première interprétation des images. Il ne s’agira que d’une première approche, les images doivent être ensuite traitées et analysées plus précisément. Un compte-rendu écrit vous fournira alors le résultat complet.
Différences entre le coroscanner et la coronarographie
La coronarographie, qui correspond à la radiographie des artères du cœur, reste l’examen de référence pour explorer les artères coronaires. Mais cet examen est invasif et nécessite la ponction d’une artère pour permettre l’injection d’un produit de contraste iodé afin de visualiser directement les artères coronaires et d’en faire la radiographie. Elle évaluera avec précision le degré de rétrécissement des artères du cœur, ce qui permet de décider de l’attitude thérapeutique à adopter (réalisation d’une angioplastie, mise en place d’un « stent » ou décision de pontage par exemple). Cette technique comporte cependant des risques vasculaires parfois graves au cours de la procédure.
Le coroscanner est désormais reconnu dans les douleurs thoraciques atypiques chez le sujet jeune ou chez les sujets à faible et moyen risques.
Il permet par ailleurs le calcul du score calcique (étude des calcifications des artères coronaires), facteur prédictif important d’une maladie coronarienne surtout chez les sujets diabétiques, tabagiques, hypertendus ou qui ont des antécédents familiaux.
Inconvénients et risques de l’examen
L’examen est tout à fait indolore. Seule l’injection du produit de contraste peut avoir quelques inconvénients : elle provoque en général une sensation de chaleur (dans la gorge et le bas-ventre) mais cette sensation est tout à fait normale et elle disparaît immédiatement. Elle peut être contre-indiquée chez certains patients souffrant d’insuffisance rénale ou de diabète, ou chez certains patients allergiques.
Les risques sont ceux de tout scanner tels que l’irradiation et l’injection de produit de contraste.
L’irradiation à laquelle vous serez soumis ne présente aucun risque démontré compte tenu des doses utilisées et des précautions prises. L’irradiation liée à la pratique de cet examen sera de l’ordre de 10 mSv, inférieure à celle d’une coronarographie. L’injection de produit de contraste peut être responsable de réactions allergiques parfois mineures telles que des rougeurs, une éruption cutanée voire une crise d’asthme, exceptionnellement un choc grave avec risque vital.
Attention, car bien sûr comme tout examen de médecine, le coroscanner a ses limites, représentées essentiellement par l’existence de plaques calcifiées au niveau des artères coronaires ou par des mouvements trop rapides du cœur empêchant l’analyse des coronaires. Le coroscanner est un examen qui a une excellente valeur prédictive négative VPN de l’ordre de 97% permettant ainsi d’éliminer toute anomalie des artères coronaires si l’examen est considéré comme normal. Il permet ainsi d’éviter une coronarographie ; par contre en cas de doute ou d’examen positif, une coronarographie vous sera le plus probablement demandée.